Aujourd’hui, villes et métropoles sont confrontées aux exigences du développement durable – l’alimentation est une “entrée” pertinente pour saisir la complexité et l’enjeu des dynamiques de transformation des espaces urbains.
Plus que jamais, les villes “mangent” et nous nourrisent : des plans Alimentation des villes à l’émergence de lieux dédiés à l’agriculture urbaine, de la souveraineté alimentaire locale à la diversité croissante des pratiques culinaires dans les espaces publics (“food trucks”, circuits courts, locavores), la ville bouge, réaménage sans cesse ses rythmes quotidiens, son rapport aux banlieues.
Habiter la ville ne se résume plus à occuper un appartement et à disposer passivement des espaces publics (voire à les consommer). Dans un modèle de ville qui s’affirme depuis près de deux décennies comme durable, sensible, résilient, intelligent, participatif… Habiter serait aujourd’hui s’engager, œuvrer pour le bien commun. Ainsi en est-il pour les habitants de Paris qui bénéficient depuis peu d’un « permis de végétaliser » délivré pour occuper certains espaces publics disponibles en y plantant fleurs, plantes, fruits, légumes et aromates.
En déployant un foisonnement de médiations participatives autour de la nature, il ne s’agit plus seulement pour la gouvernance de nos villes d’évangéliser aux valeurs vertes mais d’impliquer, de susciter des engagements, d’en appeler à la créativité des citoyens, via : la consultation (autour de l’occupation verte de friches urbaines, de la végétalisation de façades…), la concertation (sur des budgets verts, la sélection de jardins comestibles partagés, …) mais aussi via l’appel à des propositions concrètes (dispositifs originaux conçus par les habitants). Les enjeux affichés ne sont plus seulement écologiques et/ou esthétiques mais aussi sociaux, sensibles et … économiques. Les enjeux symboliques des villes « vertes » semblent s’intensifier sur l’échiquier international des villes les plus attractives, les plus innovantes, les plus « smart ».
Au sein du Food 2.0 LAB, les travaux de recherche sur la Ville et les politiques alimentaires locales sont conduits sous la direction de Dominique Pagès.