Dans la lignée des travaux de Norbert Elias, Stephen Mennell compare les processus de civilisation français et anglais. En partant de l’idée que l’appétit des Européens aurait pu se “civiliser” depuis le Moyen Age. Quel sens donner à la gloutonnerie des riches au XIVe siècle en regard de ce qui se passe aujourd’hui où ils dépensent infiniment moins d’argent ? Comment se sont développées les idées de “bon goût”, de “régime” préféré aux banquets et aux fêtes ? Les restaurants ont, sans doute, contribué à faire circuler les produits du haut vers le bas de la société, et inversement. Et comment les cultures anglaise et française se sont rencontrées ?
Livre brillant, dérangeant. Sans doute daté sur certains points (l’édition anglaise date de 1985). Mais en abordant la littérature, les manières de cuisines, la restauration, les goûts, les régimes politiques, tout cela dans une même réflexion la plus globale possible, Stephen Mennell signe son maître-livre.