Le 20 avril 2016: « Entre développement et solidarité : la question paysanne », cycle Solidarité et développement. Un couple à ré-enchanter », Université de Fribourg (Suisse) – Faculté de Lettres, Campus Miséricorde, Amphi A. 17h.15-19h
Silvia Pérez-Vitoria est chercheure affiliée au Food 2.0 LAB.
Pour l’économie conventionnelle, un pays développé est un pays sans paysans. Au nom du progrès, l’idéologie du développement relayée par les institutions qui le portent, a largement contribué a vider les campagnes au Nord comme au Sud. Bien des organismes et des ONG, ont occupé l’espace laissé par le « silence paysan ». Pourtant les paysans sont toujours là. Depuis une vingtaine d’années ils s’organisent. Ils entendent refuser les seules perspectives qui leur sont offertes : émigrer vers les villes ou devenir exploitants agricoles. Désormais, ces mouvements paysans impulsent des réflexions et des luttes qui vont au-delà de revendications corporatistes. L’émergence de ces nouvelles voix oblige à repenser et à reconfigurer les stratégies de développement et de solidarité. En effet les impasses du développement en termes écologiques, alimentaires, sanitaires, sociaux et même politiques ne pourront que se poursuivre si la centralité de la question paysanne n’est pas reconnue. La solidarité elle-même se trouve bousculée par la force d’un mouvement social qui est sans doute le plus important à l’échelle mondiale. L’articulation entre luttes sociales et luttes paysannes revêt des formes inédites. Les rapports villes-campagnes doivent être repensés. Plus largement la question paysanne nous invite à interroger les choix faits par nos sociétés et les moyens qui nous permettront de reprendre en main notre avenir.
Pour en savoir plus : Cycle Solidarité et développement