Le 1er janvier le Grand Paris institutionnel adviendra. Son appropriation citoyenne, la compréhension de son projet passent par des actions culturelles et solidaires dont l’inventivité devient un défi pour faire évoluer les perceptions, les représentations et les pratiques en place. Du Paris au Grand Paris, il n’est pas question avant tout d’un changement de périmètre mais bien d’un nouveau rapport au territoire, à sa diversité et à son parcours. Les thématiques de l’alimentation, du culinaire et de la gastronomie deviennent ainsi des entrées transversales d’une grande pertinence pour comprendre les mutations en cours, de manière inédite et globalisée.
Partant des mutations en cours des systèmes alimentaires des métropoles et de celles des cultures culinaires et gastronomiques qui s’y cristallisent, nous proposons de relier des projets publics et para-publics, des initiatives militantes et marchandes, des expériences citoyennes et des pratiques habitantes (emblématiques de ces transformations). Il s’agit de penser communément des initiatives, actuelles ou à venir, tant d’aménagement, d’évènementialisation, de patrimonialisation, de mise en tourisme que de communication et de médiatisation : chacune, au fil de ses discours et de ses promesses, participant au devenir alimentaire du Grand Paris.
Après avoir envisagé les programmes de « urban food policy » à l’international et les enjeux qu’elle recouvre, elle s’attardera sur quelques acteurs qui questionnent activement cette « métropole qui mange ». Et ceci à partir d’interrogations aussi diverses (mais pour autant complémentaires) que celles portant sur la souveraineté, la justice, l’accessibilité et la gouvernance alimentaires ou celle, plus concrète, portant sur les fermes urbaines d’hier, d’aujourd’hui et de demain…
Dominique Pagès est membre du Food 2.0 LAB et enseignante au Celsa-Paris Sorbonne, Laboratoire GRIPIC.