C’est dans les livres de cuisine, dans l’Encyclopédie et dans les périodiques, que l’on voit la gastronomie se constituer, au cours du XVIIIe siècle, comme un fleuron de notre culture nationale. Sur le thème de l’aliment, de grandes oeuvres littéraires – Rousseau, Diderot, Mercier, Chateaubriand – ouvrent des perspectives inédites. Mais la gourmandise, à travers laquelle s’exprime un bonheur propre au siècle des Lumières, ne saurait faire oublier la question chronique de la disette et de la faim qui devient lancinante durant la Révolution, avant le retour tonitruant des plaisirs de la table. S’ouvre alors le règne des «gastrolâtres», qui voit la consécration de Grimod de La Reynière comme premier gastronome, et du «dieu Carême» comme cuisinier artiste.
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