Dans sa préface, Natalie Rigal prévient ses lecteurs que ce n’est le livre ni d’une diététicienne, ni d’un pédiatre, ni d’une psycho-thérapeute du goût. On aurait pourtant du mal à trouver des représentants de ces disciplines qui ne verraient pas l’intérêt du goût et de son développement pour la santé de l’enfant, qu’elle soit physique, psychologique ou sociale, pour reprendre la définition que donne de la santé l’Organisation Mondiale de la Santé ! Maître de conférences à l’Université de Paris X-Nanterre, Natalie Rigal est spécialiste de la psychologie de l’enfant et du goût mais aussi mère de famille, ce qui , sur un tel sujet, est incontestablement une qualification supplémentaire.
Ce livre, de lecture agréable et facile, propose une synthèse vulgarisée de connaissances et d’informations provenant de nombreuses disciplines : neuro-physiologie, analyse sensorielle, psychologie, sociologie et même philosophie. Il intéressera bien évidemment les spécialistes de la psychologie de l’enfant (et de l’adulte qui en découle !) et les spécialistes du goût et de l’alimentation en général, mais bien au delà. Les responsables de la restauration scolaire, les enseignants qui pratiquent à l’école l’apprentissage du goût, les diététiciennes, les pédiatres et même les mères de famille, même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’un ouvrage de conseils pratiques. y trouveront en effet des réponses très claires à des questions parfois lancinantes : que faire face à un enfant qui tout à coup n’aime plus rien, qui refuse même de goûter, combien de temps cela risque de durer, faut-il leur faire finir leur assiette, et l’éternelle question « comment faire pour leur faire manger des légumes ? » La réponse à cette question est complexe mais voici déjà de quoi essayer d’ouvrir l’ appétit des plus rebelles aux légumes : quand les deux parents mangent des légumes, les enfants en consomment plus volontiers que s’il y a en a un seul (si aucun des parents n’en consomme, est-il vraiment raisonnable et honnête d’attendre que les enfants le fassent ?) ; en ce qui concerne des légumes comme les choux-fleurs, statistiquement c’est très clair, à la vapeur, ils ont beaucoup moins de succès que gratinés à la béchamel !
