Installé dans une petite cahute, en plein coeur de Tokyo, Sentaro vend des dorayakis, pâtisseries traditionnelles japonaises sous forme de pancakes fourrés d’une pâte confite de haricots rouges. Parmi ses clients réguliers, une jeune Wakana, lycéenne, égaie ses journées solitaires. Mais tout bascule quand un jour, Tokue, une délicieuse septuagénaire un peu kawaï, Tokue, propose à Sentaro ses services de cuisinière. D’abord réticent, l’homme embauche celle qui connaît le secret de cette pâte de haricots. Bien lui en prend, la recette de Tokue, aussi simple qu’inimitable, se taille un vif succès et fait de l’échoppe un rendez-vous incontournable… Pourtant, que n’apprend-on au cours du film sur cette ancienne lépreuse aux doigts difforme qui fut reléguée dans un sanatorium !
Le best seller de Masako Bando qui avait déjà inspirée à la cinéaste Naomi Kawase, ce très beau film, Hanezu, est ici un peu resserré mais les cerisiers en fleurs et les vapeurs des fourneaux donnent une poésie toute animiste et panthéiste qui ne passera peut-être pas toujours dans notre Occident matérialiste. Mais dans un pays qui bat le record de longévité de la population, la vénération du grand âge fait un bien fou.