Produit exotique et rare originaire d’Inde, le sucre, issu de la culture de la canne, va connaître une expansion extraordinaire à partir du XVIe siècle dans la foulée des Grandes Découvertes. Réservé aux élites à l’origine et marqueur par excellence de la distinction sociale, le sucre devient en quelques siècles un bien de consommation de masse, un produit de première nécessité, un “opium du peuple”.
Faisant fi de toutes les conventions du genre, ce livre, fruit d’une enquête foisonnante et minutieuse, propose d’abord une thèse stimulante : le sucre est un acteur majeur autant qu’un révélateur de l’histoire du capitalisme mondial et des rapports de force qui s’y jouent.
Sidney Mintz, spécialiste des Caraïbes, s’est transformé en historien pour montrer comment la consommation du sucre, substance issue d’un modèle de production particulier – le système de plantations -, a changé la face du monde industriel, à commencer par celle des ouvriers anglais à partir du milieu du XIXe siècle. Près de trente ans après sa parution originale, l’ouvrage est considéré comme un classique de l’anthropologie et de l’histoire économique, ouvrant la voie aux food studies et à l’histoire globale. Devenu introuvable en langue française, il est disponible pour la première fois en édition de poche, dans une traduction revue et actualisée, agrémentée d’une préface inédite de l’auteur.
Sommaire :
Chapitre 1 : La nourriture, la socialité, le sucre
Chapitre 2 : La production
Chapitre 3 : La consommation
Chapitre 4 : Le pouvoir
Chapitre 5 : Dis-moi ce que tu manges…
Mots clé : sucre, capitalisme, histoire, distinction sociale, production, économie, mondialisation