Séminaire Penser l’alimentation de demain
“Même José Bové, le plus célèbre des paysans de France n’en revient pas : “Quand j’ai regardé les résultats du test sur mes cheveux m’apprenant la présence de 48 perturbateurs endocriniens, je n’en suis pas revenu : 3 PCB, 11 plastifiants, des pesticides, un insecticide alors que je n’en ai jamais utilisé sur mon exploitation agricole !” Eh oui, nous approchons d’un moment dans l’histoire de l’alimentation, où l’industrie va être mise devant ses responsabilités”.
Pour comprendre ces transformations, nous vous invitons au Food 2.0 LAB, Jeudi 23 mars à 17h à l’ISCC (20 rue Berbier-du-Mets 75013 Paris Métro 7 Les Gobelins) –
Comment nos comportements alimentaires peuvent-ils affecter la manière dont nos gènes sont lus ou exprimés ? Traditionnellement, les études sur l’interaction des gènes et des nutriments ou la physiologie de la nutrition sont très éloignées de l’étude des habitudes alimentaires et des cultures culinaires. Les travaux et résultats de recherche récents à l’échelle de la biologie moléculaire et cellulaire, notamment les mécanismes qui régulent l’expression des gènes (“épigénétique”) ont des implications profondes sur notre vision de l’alimentation dans son rapport à l’environnement.
L’ADN n’est pas tout – c’est une banque de données – certes essentielle mais loin d’être suffisante. La cellule reçoit en permanence toutes sortes de signaux l’informant sur notre mode de vie et ajuste son activité à la situation, notamment par le biais d’un processus épigénétique appelé « méthylation » qui aboutit à diminuer, voire à éteindre l’expression d’un gène. A la différence du patrimoine génétique (l’ADN), notre épigénome est variable en réponse aux environnements au sens large, réversible, et dans certains cas, transmissible de génération en génération.
Aujourd’hui, la compréhension des mécanismes épigénétiques nous permet de repenser nos comportements alimentaires en y intégrant la notion de “santé environnementale” : connaitre les produits à éliminer au quotidien, éloigner les perturbateurs endocriniens et les CMR (cancérigène, mutagène, reprotoxique…), tout en sachant privilégier les aliments qui composent “l’assiette épigénétique” pour exprimer le meilleur de nos gènes …
Isabelle Farbos est docteure en génétique et biologie moléculaire et membre affiliée du Food 2.0 LAB ; ses travaux de recherche portent sur l’épigénétique et la santé environnementale.
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