Séminaire Penser l’alimentation de demain
Nous vous invitons au Food 2.0 LAB, Mercredi 7 février 2018 à 17h à l’ISCC (20 rue Berbier-du-Mets 75013 Paris Métro 7 Les Gobelins) –
Chez les éleveurs nomades de Mongolie, élevage et alimentation sont intimement liées : au sein d’un écosystème fragile, ce sont la viande et les laitages, produits de leur élevage qui constituent la base de leur alimentation.
Fruit d’enquêtes de terrain menées en Mongolie durant plusieurs années, cette communication s’attachera à présenter le système alimentaire des éleveurs nomades mongols, la structure de leurs repas, ainsi que leurs manières de boire et de manger.
Par-delà ces singularités culinaires, c’est assurément le partage de nourriture qui constitue le ciment de cette société contemporaine de tradition nomade : en ville comme dans la steppe, il est le garant du bonheur qu’il s’agit pour chaque famille (nomade ou sédentaire) d’obtenir (parfois de produire) et (surtout) de faire circuler.
Un support de bonheur est d’ailleurs parfois renégocié : dans des contextes sociaux, historiques et politiques qui le permettent ou l’exigent, les familles n’hésitent pas à transférer ce statut associé à un plat ou à un aliment sur un autre plat ou aliment qui se trouve alors à son tour au cœur des pratiques de partage et de circulation de la nourriture garante du bonheur familial.
Sandrine Ruhlmann est docteur en anthropologie sociale et ethnologie, chercheur au CNRS (UMR 8173, Chine, Corée, Japon). Son ouvrage L’appel du bonheur. Le partage alimentaire mongol (2015) paru dans la collection Nord-Asie (CEMS-EPHE) propose une analyse du système alimentaire mongol sous l’angle des techniques et de la culture matérielle.